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Chercheurs : Pascal Bastien et Julie Allard
(CRSH, 2014-2019)
Ce projet vise à étudier la formation et la circulation de l’information dans l’espace parisien des Lumières. Il s’agira ici de penser l’espace urbain comme acteur historique et de soumettre des corpus connus ou inédits à une nouvelle forme d’analyse.
Les historiens reconnaissent l’importance de la spatialité dans les comportements humains, mais ne disposent pas toujours des outils appropriés pour en faire une partie intégrante de leur recherche. Le projet entend mettre en relation tout un ensemble de données qui n’ont, à priori, d’autre point commun que l’espace dans lequel ils se situent. A l’exception de quelques études déjà anciennes, l’historiographie n’a pas pleinement pensé l’information sous l’Ancien Régime dans son espace ou son mouvement ; et, partant, elle a encore moins réfléchi à l’impact de l’un et l’autre dans la réception de cette information. En cherchant à comprendre comment une société se construit et se réinvente par le flux d’informations qu’elle produit ou qu’elle échoue à orienter, contrôler ou transformer, notre projet vise trois principaux objectifs :
1.
Analyser la dimension spatiale de la production, de la circulation et de la réception de l’information.
2.
Penser et décrire l’information non comme nouvelle figée, mais comme communication, c’est-à-dire comme phénomène actif et producteur de changements, évoluant en fonction des moyens et des véhicules de sa diffusion, et des environnements à travers lesquels elle circule.
3.
Reconstituer le parcours de certains mots en mesurant leur impact et les modalités de leur utilisation. Notre démarche entend s’intégrer pleinement dans l’économie numérique, pas seulement dans une perspective de numérisation et d’édition des sources, mais dans le développement d’une plate-forme habilitée à mettre en relation des données de différentes natures. Afin de concilier les dimensions spatiale et textuelle de notre projet, nous proposons de créer un outil capable de mettre en relation les données provenant de textes produits par différents individus en utilisant un élément commun, l’espace. Des cartes de Paris seront reconstituées de manière à spatialiser les phénomènes liés à la formation et à la circulation de l’information. Elles permettront non seulement de mettre en relation certains endroits (ex. des cafés) avec certains types de propos (irréligion ou insolence à l’égard de figures d’autorité), mais serviront aussi à situer les transformations du bruit public en localisant les agents chargés de le contrôler. Notre enquête permet d’imaginer que l’analyse spatiale servira, entre autres, à étudier comment l’administration récolte des données auprès des populations (ce qui viendrait de la base et remonterait vers le haut), tandis que les outils numériques d’analyse des textes serviront à retracer ce qui, dans les textes du public, témoigne de l’influence de la langue administrative (ou d’une façon particulière de traiter et d’exprimer l’information) sur les stratégies d’écriture du public (ce qui viendrait d’en haut et descendrait vers la base).
Parmi les contributions envisagées, il y a la réalisation d’un puissant instrument de travail capable de valoriser des fonds d’archives tout en autorisant des usages et des études diversifiés. La plateforme numérique devient elle-même une métadonnée, puisqu’elle organisera autrement les textes en les mettant en relation à travers l’espace, en plus d’identifier des phénomènes et des transformations
« invisibles à l’oeil nu ».
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