Pour la période préconfédérative du Québec, l’histoire du droit est à bien des égards le récit d’un savoir savant d’origine européenne transplanté dans le « Nouveau Monde ». De sorte que la
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Pour la période préconfédérative du Québec, l’histoire du droit est à bien des égards le récit d’un savoir savant d’origine européenne transplanté dans le « Nouveau Monde ». De sorte que la focale s’est surtout portée sur les lois de France et d’Angleterre, les imprimés juridiques métropolitains et, dans une moindre mesure, sur les détenteurs du monopole de dire le droit dans une colonie dépourvue de faculté de droit avant le mitan du XIXe siècle. L’approche culturelle de cette histoire s’impose donc d’emblée. Les transferts et les adaptations culturels du savoir juridique européen ont reçu une attention particulière chez les historiens du droit depuis plusieurs années maintenant. Cette contribution aux phénomènes de circulation ou d’appropriation des savoirs a été largement négligée par l’histoire culturelle de la société canadienne, pourtant riche quand il s’agit d’idéologies, de bibliothèques ou de rencontre avec les Autochtones. C’est dans cette perspective plus large que j’aimerais tracer à grands traits les différentes modalités de l’appropriation du savoir juridique européen dans le Québec colonial, en m’appuyant sur quelques exemples dont certains sont restés dans l’angle mort des historiens et des historiennes.
Jean-Philippe Garneau est professeur au département d’histoire de l’UQAM où il enseigne l’histoire du Canada préindustriel. Membre du Groupe de recherche en histoire des sociabilités (GRHS) et du Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ), il s’intéresse aux rapports entre le droit, la culture et la société des XVIIe-XIXe siècles. Il a codirigé un ouvrage collectif sur la justice et l’espace public en Occident en 2014. Il a aussi publié plusieurs articles ou chapitres de livre sur les hommes de loi, la culture juridique et les pratiques judiciaires de la société coloniale bas-canadienne.
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