Si les discours politiques et la société civile en appellent aujourd’hui régulièrement à un droit « à » l’hospitalité pour offrir un accueil aux plus fragiles, les rapports que la
Détails de l'événement
Si les discours politiques et la société civile en appellent aujourd’hui régulièrement à un droit « à » l’hospitalité pour offrir un accueil aux plus fragiles, les rapports que la pratique ainsi désignée entretient avec les droits nationaux ou internationaux, voire l’existence d’un droit « de » l’hospitalité, sont matière à débat depuis les Lumières. Qu’elle ait à se fondre dans l’institution et à se départir de toute considération personnelle pour pouvoir aspirer à un rôle dans le concert des nations (à l’instar du « droit de visite » kantien), ou qu’elle soit considérée comme hors-les-lois au nom de l’éthique (telle la Loi universelle de l’hospitalité prônée par J. Derrida), l’hospitalité semble, pour s’inscrire dans le droit, devoir changer de nature, voire pour certains se pervertir, au risque de faire disparaître cette « vertu d’une grande âme, qui tient tout l’univers par les liens de l’humanité » (L. de Jaucourt, dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert). Or les réflexions des Modernes sur la place de l’hospitalité dans et hors le droit font la part belle aux références à l’Antiquité méditerranéenne, qui aurait vu à son paroxysme cette forme d’accueil de l’autre, prochain ou étranger : soit que l’on considère que les sociétés antiques ont réussi à institutionnaliser l’hospitalité, à l’encadrer par le droit public ou privé, soit que l’on conclue qu’elles ont su garantir l’efficacité sociétale d’une hospitalité interpersonnelle ajuridique. L’objectif de ce webinaire sera, à partir de ces considérations modernes, de proposer un éclairage historique sur les rapports entre droit et hospitalité dans l’Antiquité, en s’intéressant plus particulièrement au cas de Rome.
0 Avis