Le mot encyclopédie, introduit par Rabelais en français et défini par Guillaume Budé comme « érudition circulaire » conformément à son étymologie grecque de « cercle des connaissances », place en son centre le savoir et autorise à penser le fondement même du projet encyclopédique de la première modernité par ce mouvement de circulation des savoirs, opérations complexes de transformation, d’adaptation, de traduction, de translation, consubstantielles au déplacement d’un « lieu de savoir » à un autre. Le projet encyclopédique procède à une opération intense d’intertextualité mettant en œuvre une « circulation circulaire de l’information », alors que, telle une « machine textuelle » vorace, il copie, plagie, emprunte, adapte, absorbe, intègre, reprend des textes à d’autres ouvrages de référence ainsi qu’à une variété de textes anciens et contemporains. Ainsi, à l’image du cercle, le projet encyclopédique s’affirme en tant qu’unité et comme mouvement, sans fin, dans le déploiement des médiations et des transformations des contenus.
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