Dès lors que cette citoyenneté est théoriquement accessible à tout humain, la difficulté, c’est de restaurer la hiérarchie qui se trouve bouleversée. Que va-t-on faire des Noirs libres, affranchis ?
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Dès lors que cette citoyenneté est théoriquement accessible à tout humain, la difficulté, c’est de restaurer la hiérarchie qui se trouve bouleversée. Que va-t-on faire des Noirs libres, affranchis ? De leurs enfants, cousins, neveux, issus des métissages, que le stigmate de l’esclavage éloigne de la citoyenneté ? Puisqu’il n’y a pas véritablement de justification, les élites utilisent la notion de race pour répondre à ce besoin de mise en ordre des sociétés. Au moment où se redéfinit le système de parenté de l’Europe moderne et de l’occident [en France, le Code civil est adopté en 1804, ndlr], elles comptent décider qui est « blanc » et donc membre du groupe, qui a des droits, et qui en est exclu. C’est un état de fait qui n’est ni justifié ni argumenté et qui pourtant s’impose parmi les élites, y compris savantes. Mais il n’y a pas d’élaboration du contenu de la race. C’est ce qui reste de l’ordre esclavagiste, tellement imprégné parmi les élites qu’il est impossible d’aller au bout de l’égalité révolutionnaire. Cette logique serait aussi valable pour les femmes, les domestiques, les vagabonds
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