Réunissant une vingtaine de chercheurs pendant une semaine intensive d’échanges et de débats, le séminaire « Cité et citoyenneté des Lumières » se tiendra, du 11 au 15 septembre 2017, dans quatre institutions muséales de Montréal : la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours du Musée Marguerite-Bourgeoys, le Musée du Château-Ramezay, le Musée des Beaux-Arts de Montréal et le Musée Stewart.
Ce séminaire constituera, en 2017, la 29e édition du séminaire international des jeunes dix-huitièmistes de la Société internationale d’étude du dix-huitième siècle (SIEDS). D’abord connu sous le nom de Séminaire Est-Ouest, cet événement rassemble chaque année des jeunes chercheurs provenant des quatre coins du globe, autour d’un thème général de l’histoire du siècle des Lumières. Fondé en 1989 – trois mois avant la chute du Mur – par Robert Darnton, alors président de la SIEDS, ce séminaire a toujours cherché à ouvrir le dialogue scientifique à toutes les traditions et à toutes les cultures nationales pour réfléchir, à l’aune du XVIIIe siècle, à des enjeux profondément contemporains. Après Gotha (2013), Manchester (2014), Amsterdam (2015) et Sofia (2016), cette rencontre a lieu cette année à Montréal. Intégrant la programmation scientifique de l’équipe, le séminaire constitue donc un partenariat exceptionnel entre la SIEDS et le GRHS, avec les collaborations généreuses de l’UQAM, de l’UQTR, du centre Figura, du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, et des Musée du Château-Ramezay, Musée des Beaux-Arts et Musée Stewart.
—
Le séminaire est entendu comme un moment privilégié de réflexions et de dialogues, fondé sur la complicité des participants que cherche à favoriser l’intimité des lieux. Le séminaire n’est donc pas ouvert au public, sauf pour deux événements distincts : la conférences plénières du professeur Robert Darnton, le mercredi 13 septembre, au Musée du Château Ramezay ; et la table ronde sur « La Révolution sur scène » le jeudi 14 septembre, au Musée Stewart.
[/vc_column_text]
RÉSUMÉS DES INTERVENTIONS
[/vc_column_text] [vc_toggle title= »Kerstin Maria Pahl, Humboldt University Berlin / King’s College London » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
SEMINAR FOR EARLY CAREER SCHOLARS IN EIGHTEENTH-CENTURY STUDIES CITIES AND CITIZENSHIP IN THE ENLIGHTENMENT
Virtue Is Our Daily Bread. The English Citizen’s Taste
This paper will explore the idea of taste and citizenship in eighteenth-century England and will particularly focus on three aspects: first, how taste in art and literature was conceived as a requirement for virtuous citizenship; second, how the citizens’ aesthetic and political taste was likened to their physical taste; and third, how the city’s public spaces of taste, such as taverns, coffee-houses, and exhibition spaces, conflated sociability, culinary experience, and national sentiment.
Requiring citizens to develop ‘taste’ in order to distinguish and discriminate between right and wrong gained particular momentum in the first quarter of the eighteenth century. Prominent thinkers imagined a state that was modelled on the Roman republican model and featured active participation by informed and well-educated, that is virtuous, citizens, working together for the greater good. Art and literature were expected to enhance taste by showing ideal conditions. The gathering of knowledge begat virtuous countrymen, and this knowledged was increasingly derived from comparison and hierarchical ordering within categories, but also of categories themselves, emphasising scrutiny and judgment as indispensable aspects of taste.
Taste, however, was highly subjective. This made it difficult to determine, but since it was considered to depend on the input one had enjoyed, it was important to ‘feed’ citizens the proper nourishments. Taste in food and taste in art and literature were often interchangeable, as was their terminology: terms like ‘Tongues’, ‘Relish’, ‘Flavours’, ‘satiety’, or ‘appetite’ were consciously used literally and figuratively, and Joseph Addison punned about the closeness of ‘bread’ and ‘well-bred’ (Spectator, no. 504, 1712).
The reason for the close links between food, art, and politics lies in the self-conception and self-promotion of England as a free nation. Here, citizens formed and exchanged opinions by way of free discourse in sociable settings that allowed for the (controlled) mixing of classes and such social liberty was considered the pre-condition for establishing the ability to judge, be it people, be it art. Popular meeting points, such as taverns and coffee-houses provided a space for citizens, shaping perception and opinions, and with their increasing elaboration and institutionalisation, they merged with cultural exhibition spaces, making taste a socio-cultural device that was to be acquired and exerted in free discourse and for the good of the nation.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Adrien Wyssbrod, Université de Neuchâtel » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Aujourd’hui ville et canton suisse, Neuchâtel connaît au XVIIIe siècle le statut de possession personnelle du roi de Prusse. Résidant à Berlin, ce dernier dirige la Principauté par correspondance, s’appuyant sur un gouverneur d’une part et des autorités locales d’autre part, en particulier le Conseil d’État. Ce régime, qualifié d’union personnelle, soulève de nombreuses interrogations. Comment administrer concrètement un État distant de mille kilomètres et séparé par des États étrangers ? De quelle manière imposer son autorité en l’absence du souverain ? Et surtout, quel cadre institutionnel donner à un tel État ?
L’affirmation de l’autorité du souverain peut être abordée au travers des résistances à la codification du droit civil. L’autorité du souverain se révèle imparfaite et les sujets font preuve d’une surprenante indépendance qui nous amène à la question de la citoyenneté. Évoquée depuis 1532, promise par Frédéric Ier lors de son accession au trône en 1707, la mise par écrit du droit civil neuchâtelois préoccupe Frédéric II. Il ne parvient toutefois pas à doter sa principauté d’un code civil, pas même d’un coutumier officiel. Le Conseil d’État, sous des dehors favorables, résiste discrètement, mais efficacement, à tous les projets présentés.
Frédéric II se montre tour à tour conciliant, autoritaire puis désabusé face à l’opposition que rencontre sa volonté. Dans la correspondance du Conseil d’État au roi, on retrouve pourtant toute la déférence de rigueur. Le Conseil d’État joue-t-il un double jeu ? Possède-t-il réellement des pouvoirs étendus qui échappent au prince ?
Au milieu d’un enchevêtrement d’organes du pouvoir, on constate que les mêmes individus – ou du moins les mêmes familles – issus de la bourgeoisie de la ville de Neuchâtel, siègent dans les différents conseils. Le tissu urbain joue ainsi un rôle primordial dans la gestion de la Principauté, puisqu’il concentre la majorité des membres des organes directeurs.
Après un bref rappel historique des raisons ayant conduit les rois de Prusse à régner sur la Principauté de Neuchâtel, il conviendra d’évoquer le cadre institutionnel de la Principauté.
Nous pourrons alors évoquer la question des résistances à la mise par écrit du droit civil et nous interroger sur les enjeux citoyens de cette opposition. La question de l’accession aux différents corps de l’État sera également analysée. Enfin, nous terminerons par une réflexion sur le rôle de l’espace urbain dans ce processus du développement d’une culture civique.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Allison Leigh, University of Louisiana at Lafayette » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
« Hybrid Allegiances: Nationalist Rhetoric and Occidentalist Longing in Eighteenth-Century Russian Painting »
Certain moments, as productive encounters with lasting reverberations, prove fertile territory for an exploration of how citizenship was conceived in burgeoning urban spaces. One such historical instance exists in the dynamic process of exchange that unfolded over the eighteenth century as Russian artists sought to translate the formula they saw for citizenship in Western European cultural centers into a visual vocabulary of their own. Over the course of the eighteenth century, artistic conventions in Russia began to profoundly merge with those of Western Europe, creating hybrid traditions of assumed non-native modes. Neither fully Western, nor traditionally Eastern any longer, the artworks which resulted from this intersection became exemplary of what I call “Russian Occidentalism” – a merging of conceptual zones centered around nationality that resulted from the challenges of artistic translation. The research project that I am developing investigates artworks that demonstrate this permeable and shifting nature of cultural self-definition in Russia.
By the second half of the eighteenth century, painters like Alexei Antropov (1716–1795) and Ivan Argunov (1729–1802) had become fully invested in the project of nationalist identity formation, whereas their predecessors had only made vague attempts and lacked the painterly skill to compete on an artistic level with the Western artists they were emulating. The paintings by Antropov and Argunov, as well as those by Fyodor Rokotov (1736–1808) and Dmitry Levitsky (1735–1822), however, are fully realized formal portraits of leading members of a proud Russian citizenry and they show elite men and women existing as performative manifestations of Russia’s now firmly conceptualized statehood. It was the image of a modern Russia which was being sold ideologically by artists in the second half of the eighteenth century and the bodies of her elite were doing the selling. These painters were tasked with the act of translating the body into the cultural capital of citizenship, and by doing so, they became a powerful part of the new society of simulation and consumption that was being born. But while these portraits gave the outward appearance of a firmly incorporated, Westernized Russian aristocracy, they also showed signs of resistance to Western modernity. Subtle markers of difference are preserved in these paintings and portraiture helps us understand how Russian people accepted Western notions of citizenship by their outward appearances, but still acted out a series of measures that preserved their corporeal experience of native Russianness.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Ilhem Belkahla, Université de Tunis » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Cité rétivienne et citoyenneté perdue des prostituées
Au XVIIIème siècle, la représentation de la marginalité et des marginaux notamment les prostituées change dans l’imagination et dans la raison, en même temps que les conditions économiques, sociales et politiques des cités se transforment.
Ainsi nous avons remarqué que le discours sur les prostituées révèle les préoccupations de la société et l’organisation de la cité des Lumières. La prostituée a été l’un des grands sujets de débat du siècle, en particulier à partir de l’œuvre de Rétif de La Bretonne qui fait d’elle un centre d’intérêt sensible et complexe.
En effet, pour ce spectateur nocturne des bas-fonds, toute cité engendre des prostituées, et même les secrète. Elle en a besoin pour vivre. Bien sûr, les prostituées constituent un danger parce qu’elles ne respectent pas les valeurs essentielles de la société civile. Mais en même temps, elles rendent à la société un immense service en lui permettant de rappeler les éléments majeurs autour desquels s’établit l’ordre général dans la cité.
Subissant tout genre de maltraitance et d’emprisonnement au cours de ce « grand siècle », Rétif voulait faire en sorte que ces marginales échappent à l’enfermement définitif et à la fatalité. D’où l’idée des Parthénions, un asile inviolable pour les prostituées qui pourraient cependant le quitter en cas d’un repentir sincère. Ce sont des maisons parfaitement hiérarchisées et gérées uniquement par des femmes. Il s’agit d’un univers idéal, en effet, au désordre reproché à la prostitution, Rétif oppose un univers totalement ordonné, un ordre qu’on peut qualifier de cartésien.
Ce projet de réforme vise à réhabiliter les prostituées longtemps humiliées, chassées, transplantées et méprisées dans les grandes cités.
Cependant, cette micro-cité prostitutionnelle telle que désirée par Rétif de La Bretonne semble se heurter rapidement à un paradoxe gênant : ne consacre-t-elle pas l’enfermement et l’exclusion des prostituées de l’ordre social et civil ? Comment ambitionne-t-elle de réhabiliter les prostituées tout en les gardant enfermées dans un seul endroit ? Comment peut-on parler de citoyenneté si les concernées n’ont pas le droit de fréquenter les lieux publics et ne vivent pas avec la foule ?
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Julie Doyon, Université de Paris-Nord (Paris 13) » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Familles, individus, citoyenneté dans la culture pénale au siècle des Lumières
Vers 1760, les détracteurs libéraux de l’absolutisme politique fustigent la conception familiale de l’Etat justicier asservissant les individus à la famille paternelle dans la sphère domestique et publique. Contre l’autorité paternelle dont il dénonce le « despotisme », le mouvement réformateur qui émerge entend refonder la culture judiciaire de l’Etat sur la défense de l’individu et de ses droits afin de garantir la sécurité juridique des citoyens. En 1764, le Milanais Cesare Beccaria vilipende l’« esprit de famille » qui corrompt la justice criminelle en renforçant la tyrannie paternelle au lieu de garantir les libertés individuelles. En France, les épigones du juriste italien prônent la mise en place d’un Etat qui ne serait pas issu d’une « société des familles » gouvernées par le père mais d’une « société d’individus » libres et égaux. Enfermement des « enfants de famille », inhumanité des supplices réservés aux crimes familiaux, iniquité des règles familiales de l’accusation, obscurité des preuves domestiques du crime occulte, injustice de l’extension familiale des peines frappant le coupable et ses parents : entre 1760 et 1790, les partisans de la réforme de la justice criminelle opposent la protection juridique des individus à l’éthique familiale du droit d’Ancien Régime.
A partir d’une lecture croisée des procès criminels dans la mouvance du parlement de Paris au XVIIIe siècle – juridiction souveraine couvrant un tiers du royaume pour dix millions de justiciables –, des traités juridiques des criminalistes ainsi que des discours, pamphlets ou opuscules des partisans de la réforme judiciaire après 1750, cette communication interrogera les normes de la répression pénale des crimes familiaux (vol, violences inter-personnelles, parricide) en regard de la reconnaissance juridique de l’individu. Dans le secret des prétoires, la jurisprudence parisienne adapte-t-elle la sacrosainte défense de l’intérêt des familles aux aspirations individuelles émergeant dans la société des Lumières ? L’individualisation juridique du crime et de sa peine infléchit-elle l’idéal social de protection pénale des familles ? La mesure de la responsabilité pénale du coupable participe-t-elle d’une redéfinition des rapports entre familles et individus et, plus largement, de la valeur allouée à l’individu dans l’espace de la cité ? Interroger l’émergence d’une nouvelle éthique de la famille inscrite dans les attentes sociales, les pratiques judiciaires et le discours des Lumières philosophiques (liberté individuelle vs absolutisme paternel) permet, in fine, de cerner la régulation juridique des familles dans les cultures de l’Etat justicier oscillant entre paternalisme et individualisme, sujétion et citoyenneté au siècle des Lumières.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Julien Puget, Boursier postdoctoral Banting-CRSH UQAM-GRHS » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Que dit l’impôt sur la construction d’une citoyenneté urbaine ? Le cas des résistances à l’impôt foncier à Marseille au XVIIIe siècle
Les XVIIe et XVIIIe siècles en Europe sont marqués par une vague sans précédent de transformation des espaces urbains, que ce soit à l’échelle de l’immeuble, de la rue ou du quartier. La ville de Marseille est l’une des villes françaises les plus activement engagée dans ce processus de transformation spatiale. L’une des conséquences de ces projets urbains dans la cité portuaire provençale est d’avoir conduit à une véritable marchandisation du foncier et de la ville en générale. Bien loin de l’image d’un urbanisme strictement monarchique, ces opérations d’embellissement témoignent au contraire de la participation étroite des habitants à la transformation de leur cadre de vie, notamment par les nombreux échanges de biens fonciers auxquels ils se livrent.
La multiplication des projets d’aménagements urbains s’est heurtée un peu partout en France à de vives résistances des propriétaires impliqués, moins en ce qui concerne l’opportunité et les objectifs de ces projets qu’à propos des modalités de leur financement, qui reposait le plus souvent sur l’imposition des patrimoines des voisins impliqués. À la même époque, on voit se multiplier, à l’échelle du territoire national, des impositions directes, universelles et assises sur la propriété (impôts du dixième en 1710 et du vingtième en 1749) pour répondre aux besoins financiers d’un État engagé dans des conflits militaires particulièrement coûteux. Ce type d’imposition, relativement nouveau dans l’architecture fiscale française, suscite également de vives résistances sur tout le territoire.
Cette communication souhaite étudier la façon dont les embellissements urbains qui affectent massivement les villes au XVIIIe siècle d’une part, et la multiplication à la même époque des prélèvements fiscaux exclusivement centrés sur la détention d’une fraction du sol urbain d’autre part, ont pu conduire à une remise en cause des formes juridiques traditionnelles de l’appartenance urbaine et des formes du vivre ensemble en ville, et favoriser la construction à la fois sociale et spatiale d’une nouvelle figure politique : non pas le citoyen traditionnel d’Ancien Régime, mais le citadin. Nous proposons ainsi une exploration des liens ayant pu exister entre participation à la fabrique territoriale, imposition foncière et droits de l’appartenance locale à une communauté urbaine.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Marco Menin, Université de Turin, Italie » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Aux larmes, citoyens ! La valeur politique de l’émotion théâtrale dans le débat des philosophes (1757-1773)
Le but de ma communication est d’analyser la relation entre le mécanisme sympathique de la circulation de l’émotion, typique du théâtre, et la « construction » de la citoyenneté dans le débat philosophique du XVIIIe siècle en France, à partir de la représentation des pleurs et des larmes. En plus de marquer l’apothéose de la raison des Lumières, la période à peu près entre l’accession au trône de Louis XV et la Restauration se révèle en fait décisive dans la définition de la notion moderne d’émotion. Cette période est marquée par le développement d’un nouvel code esthétique et moral axé sur l’exaspération du pathos et sur une utilisation hyperbolique de larmes : celles-ci deviennent non seulement le signe d’une sensibilité élitaire partagée, mais aussi le thermomètre de l’émotion, parce que leur effusion certifie l’authenticité de la passion éprouvée.
Ce changement de climat émotionnel, généralement étudié dans une perspective strictement littéraire ou d’histoire de costumes, a des implications philosophiques extrêmement importantes. Les larmes, grâce à leur exceptionnelle capacité de connecter la sensibilité physique (la sensation) et la sensibilité morale (le sentiment), sont en fait placées au cœur d’une véritable « pédagogie », axée sur la « communication liquide » de l’émotion. Ce mécanisme sympathique, comparable à une forme de « contagion » émotionnelle, trouve dans le théâtre son expression la plus significative, comme le suggère Diderot dans son Discours sur la poésie dramatique : « Quelquefois j’ai pensé qu’on discuterait au théâtre les point de morale les plus importants » (Œuvrés complètes, DPV, vol. X, p. 339).
La valeur politique décisive de la réflexion théâtrale sur l’émotion – inextricablement liée au processus d’appropriation de l’espace urbain et à la formation de la culture civique typique du XVIIIe siècle – trouve une confirmation importante dans la controverse aigre à laquelle ont pris part certains des théoriciens les plus importants de la sensibilité entre 1757 et 1773. La pomme de discorde est notamment l’article « Genève » dans le septième volume de l’Encyclopédie, publié en Octobre 1757 et signé par d’Alembert.
Une analyse ponctuelle de la condamnation des larmes théâtrales formulée par Rousseau et de la défense de l’émotion soutenue plus tard par Marmontel et Mercier témoigne l’évolution décisive du lien entre émotion et citoyenneté au XVIIIe siècle ; lien qui sera dramatiquement confirmé par le déclenchement de la Révolution française.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Niccolo Valmori, EHESS » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Private interests in the public sphere: finance and politics in Britain and France at the end of eighteenth century.
The rise of fiscal states is one of the most central process in the political evolution of eighteenth-century European powers. The financial needs of the states put in motion two concurrent developments: on the one hand, states stretched their fiscal control over trade and private wealth, on the other they needed the financial services and brokerage of merchants and financiers active on the different European financial markets. However this momentous change did not only affect the structure of the administrative power but also the public perception of the public role of merchants and bankers within their societies. This growing importance of market actors in their relationship with public authorities led to a flowering of public images and representations of the excessive weight of financial interests in the political life of France and Britain.
My paper aims to explore how political dynamics and collective emotions shaped the perception of bankers and merchants at the end of the eighteenth century in England and France. At the core of my analysis lie two elements: first, the relations between bankers and politicians, second, the public images and representations of the excessive weight of financial interests in the political life of England and France. To explore the complex interweaving of interests between finance and politics I choose two different perspective: in the British case I took as case studies two eminent London bankers who had direct access to members of the government and even of the Royal Family; in the French case I looked at the banking world studying the first steps of the Banque de France in its attempts to save its own autonomy from the government.
To assess the different images concerning market actors on the two sides of the Channel, I took two large public debates concerning critical moments in the revolutionary period: the 1797 debate in Britain on the suspension of the convertibility of Bank of England notes into gold and the public outcry triggered by the proposal of creating a national bank in France in 1789. The analysis of these two critical passages in the history of the two country allows to better understand the persistence of old fears and prejudices as well as the emergence of new images of merchants and bankers in the eighteenth-century public imaginary.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Nigel Ritchie, Queen’s University of London » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
This paper will address two key issues. First, an overview of Jean-Paul Marat’s transformation from Enlightenment savant to revolutionary journalist over a 20-year period between 1770 and 1790; secondly, an enquiry into the usefulness of the ‘public sphere’ category through evidence provided by this case-study. The first part highlights the importance of Marat’s pre-revolutionary roots by focusing on his distinctive training as an physician and scientist, his long stay in England, and his body of medical, scientific, political and legal work, which form a continuous and surprisingly coherent body of thought.
The second part will trace their influence upon the content of Marat’s increasingly notorious Ami du peuple during its first year (1789–1790). It will seek to contextualize his political strategies, in particular, his transformation into the “People’s friend” persona, in relation to his personal history and contemporary influences from Britain and France. Drawing upon the public response to his writings, subsequent legal difficulties and period of exile, I will argue that Marat played a more significant role during this period than has been acknowledged, while tracing the roots of his légende noire back to the early months of his paper’s existence, and the fierce enmity it provoked through its criticism of the new regime and leaders.
Framing the processual formation of Marat’s civic identity within the context of an Enlightenment “bourgeois public sphere”, where a new kind of critical space, removed from the constrictions of the state, was opened up to open, rational debate, the final part will re-examine the usefulness of this model for historians of the French Revolution. Originally developed by Jürgen Habermas over fifty years ago, his model was intended to provide a normative concept of 18th-century democratic behaviour by which its subsequent degeneration into a corrupted version of its former self could be immanently critiqued. While much recent work has led to considerable revision, the ‘public sphere’ is still viewed by many as a valuable analytical category for understanding the rise of public opinion as a new political force. It will conclude by suggesting that closer examination of Marat’s career, an exemplary manifestation of Enlightenment ambition in many ways, challenges such a utopian notion by arguing that this space might be better characterized as a series of struggles among elite groups advancing factional interests in a flurry of pamphlet ‘wars’, than as a critical, independent one geared towards consensus-seeking debate.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Theresa Schön, Martin Luther University Halle-Wittenberg » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Observation and Appropriation: Negotiating Sociability in The Tatler and The Spectator
Aiming to alleviate “Vice and Folly” (The Spectator no. 10), Joseph Addison and Richard Steele’s periodicals The Tatler and The Spectator rely heavily on representations of contemporary manners. In shaping such behavioural images, the authors employ the (satirical) character sketch. Their character sketches (re)create social interactions between fictionalised representatives of moral types of men and women, located in space (primarily London) and time (the timespan of the periodicals’ publication, 1709-1711 and 1711-12/1714). In my paper, I want to show how Addison and Steele’s character sketches reflect on and shape sociability and urban citizenship in early eighteenth-century London. They do so by explicitly discussing and popularising crucial ingredients of urban, bourgeois sociability such as benevolence, modesty, gentility, politeness and equanimity. Yet, more importantly, the character sketches blend a number of epistemologically important observational practices that Lorraine Daston has identified in contemporary naturalists’ discourse (see Daston 2011): attentive and repeated observation, note taking and the synthesis of particulars. I shall argue that the texts apply these rhetorical practices and epistemological methods to (fictionalised) London society, thereby proposing a model that establishes order and that makes London society legible. The observational methods are technically available to and can be practiced by everyone—by the servant and the aristocrat, by men and women, by children as well as adults. They help to install a critical distance towards oneself and others. By enabling and assisting (critical) self-reflection, they add to a sensation of civic responsibility and, consequently, promote “the Advancement of the Publick Weal” (The Spectator no. 1). Hence, Addison and Steele’s character sketches contribute to the formation of urban citizenship by appropriating London as urban and essentially sociable space.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Vincent Fontana, Université de Genève » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Une magistrature citoyenne face aux crises révolutionnaires : acteurs et pratiques de l’enquête pénale sous la Révolution genevoise (1790-1798)
À partir de cas de la République souveraine de Genève sous la Révolution, cette proposition examine les effets du constitutionnalisme démocratique sur les instances pénales et les pratiques quotidiennes de l’enquête. La promulgation des premières constitutions d’inspiration rousseauiste à la fin du XVIIIe siècle renverse les fondements mêmes de la légitimité politique et reconfigure les modalités de recrutement des nouveaux « fonctionnaires publics ». La violence des crises politiques affecte toutefois le fonctionnement même des nouvelles institutions, et à ce titre le cas de Genève s’avère exemplaire. La guerre civile qui déchire les factions et ravage la République révèle en effet les apories du nouveau système constitutionnel. Elle renforce les exigences de sûreté et exacerbe l’écart entre le nouvel idéal politique et l’activité des autorités répressives. La pratique de l’enquête criminelle éprouve avec une acuité particulière la contradiction fondamentale entre des principes abstraits et la réalité concrète du terrain. L’instruction du procès articule ainsi intimement le respect des libertés individuelles, l’exigence de légalité et l’impératif répressif. Comment, dès lors, mener l’enquête légalement face aux crises extrêmes ? Comment gérer l’exception révolutionnaire sans violer la loi qui ordonne le nouveau système pénal ? Comment composer avec la pression populaire durant les opérations d’investigation, alors même que le nouveau personnel de l’enquête est soumis aux aléas des logiques électorales ?
Dans cette communication, nous examinerons en premier lieu la nature du système judiciaire et policier établi sous la Révolution genevoise, qui pose d’emblée la question de ses sources d’inspiration. L’œuvre législative de l’Assemblée nationale genevoise (1793) illustre autant le dynamisme de la culture républicaine que l’impact du contexte européen. L’élan messianique des patriotes francophiles érige ainsi le « constitutionnalisme jacobin » en modèle hégémonique, dont il faut interroger l’influence réelle sur les réalisations locales. Dans un deuxième temps, nous examinerons les enjeux liés à l’élection de la magistrature dans un contexte de grave crise politique, et évoquerons la composition du personnel assigné à l’enquête pénale. À partir des pratiques quotidiennes de l’investigation criminelle, nous examinerons enfin les tensions qui travaillent le nouveau dispositif policier et judiciaire.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Trung Thien Kim NGUYEN, Université Sorbonne-Nouvelle (Paris 3) » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Civic Virtue in Adam Ferguson’s Moral Philosophy
Eighteenth-century Scotland produced a remarkable clutch of creative talent which included painters such as Allan Ramsay, scientists such as James Watt, or thinkers such as David Hume. They were all part of that broader rich cultural movement known as the Scottish Enlightenment. This creative surge occurred in a time and place that witnessed major changes, among which the fast-growing process of urbanisation and the adoption of new commercial practices. Thus, the Scottish Enlightenment thrived during a period characterised by progress and opulence.
Among the literati, Adam Ferguson was much concerned with the potential dangers inherent to this new commercial age and its ill effects on the moral character of individuals. As he witnessed the social and moral changes that were happening around him, Ferguson took it upon himself to remind his contemporaries of the crucial role played by civic virtue in offsetting and countering the harmful repercussions of modernity. This paper proposes to bring to light the originality of Ferguson’s thought by examining the pre-eminence given to civic virtue in his moral philosophy, particularly through the conjunction of civic-mindedness and morality. We aim to demonstrate how, in Ferguson’s moral and social thought, civic virtue is regarded as a solution to the moral and political issues of his age. Despite witnessing his contemporaries becoming “incapable of public affections” (Ferguson, Institutes, 243-244) Ferguson insists that the loss of civic-mindedness is not inevitable and suggests alternatives to revive it. He argues that no society, however advanced, can survive and prosper without civic virtue and adds that the decisive factor in determining whether a nation of just individuals and just institutions will prosper in freedom or decline into despotism is not its wealth or refinement but the character of its citizens.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Adrian Almoguera, Université Paris-Sorbonne » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Les reflets des Lumières dans l’empire du soleil : Le renouveau de la pensée urbaine espagnole et son influence sur le développement de la ville-capitale en Amérique hispanique pendant le XVIIIe siècle.
Ce projet porte sur l’analyse de l’évolution de la pensée architecturale et urbanistique espagnole pendant la Révolution Française et le Premier Empire.
Pendant le XVIIIe siècle, en même temps que les principales capitales de la péninsule, Madrid notamment, l’Empire espagnol devient une puissance créatrice de nouvelles villes dans ses vastes territoires d’outre-mer. Dans ce riche contexte de construction d’une identité urbaine moderne et authentique dans les territoires hispaniques, des philosophes, des hommes de lettres et des architectes collaborent à l’implantation en Espagne des principales nouveautés issues des Lumières européennes en matière de développement et d’embellissement urbains. À partir du discours encyclopédiste français et de ses diverses interprétations italiennes ou anglaises, le débat espagnol sur le renouveau de la ville-capitale dans les territoires hispaniques se manifeste à travers un pacte entre théoriciens, créateurs et citoyens.
À partir des années 1720, l’organisation classique de l’espace urbain espagnol autour des paroisses et des églises cathédrales propre au XVIIe siècle, laisse place à une réflexion inédite sur la création de la ville autour des nouveaux temples citoyens des Lumières : les théâtres, les bourses de commerce, ou les jardins publics. Parfois, la distribution hiérarchique de ces éléments suscite de riches controverses des deux côtés de l’Atlantique. Dans la réforme générale de l’Espagne éclairée, les philosophes et les hommes de lettres amènent un souffle de nouveauté pour les villes espagnoles inspiré de cette « nature citadine du Siècle des Lumières » qui triomphe en France. Face au privilège séculaire de l’Église et de l’aristocratie, qui monopolisent la nature urbaine à l’intérieur des couvents et des palais privés, les jardins, les promenades et les fontaines publiques transforment la perception de la ville espagnole à cette époque-là. Ce qui était le privilège d’une classe dominante devient le droit de tout un peuple qui reconnaît dans ces nouveaux loci amoeni le caractère bienfaiteur du pouvoir royal éclairé.
Ce contexte constitue un terrain fertile pour la prolifération des utopies urbaines, utopies qui prennent la forme de dessins artistiques, de récits théoriques, de projets urbanistiques ou de discours philosophiques et littéraires. Toutes ces sources, dont un grand nombre restent inédites, partagent un même projet, un même rêve : construire ce u-topos idéal, conceptuel ou physique, capable d’apporter une réponse aux besoins de la société naissante à travers la configuration d’une constellation de villes — renouvelées ou créées ex nihilo — prêtes à renforcer l’avenir incertain de l’Empire Espagnol.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Amy Prendergast, Trinity College Dublin » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Enlightenment Dublin’s Elite Correspondents: Citizenship, Sociability and the Female Self
Women’s diaries and letters from the latter half of the eighteenth century and from the early nineteenth offer the reader an intimate record of this turbulent era of Irish history and of the culture and literature of the time. The material also offers first-hand accounts of women’s daily lives and concerns, their intellectual formation, educational development, spiritual engagement, and perceived personal successes and failures. This paper takes both a quantitative and qualitative approach to these works in order to explore questions of national identity and urban citizenship; literary influence and exchange; linguistic variety; perception, construction and omission of public events and the framing of public opinion; and the emergence of a recognisably Irish female writing tradition. Engagement with these valuable Irish sources, from a variety of repositories – including the National Library of Ireland, the Public Record Office of Northern Ireland, the Huntington Library, California, and the muniment room in Castle Forbes, Co. Longford, Ireland – presents a significant advancement in our understanding of women’s studies and of eighteenth-century Ireland, and more specifically of these women’s interpretation of ‘citizenship’ in the long eighteenth century.
The paper is particularly interested in questions of identity construction as well as nation formation. As many letters in the eighteenth century were widely circulated rather than privately consumed, they can also be considered as performances themselves. Letters can reveal evidence of the writer’s persona and of the shaping of both their public and private identity. A major consideration of the paper is the different women’s writing styles and their development of a narrative voice, and whether that voice has at its origin gender, religion, or nation. This is particularly interesting in the case of Anglo-Irish women, navigating Dublin society with a hyphenated identity. The salon hostess Lady Moira (1731-1808) was at the forefront of eighteenth-century literary sociability in Ireland, with a wide-ranging authority and high level of influence. Elizabeth Vesey (c. 1715-1791) was one of the most prominent Irish Bluestockings, and shaper of the public space, while other elite figures, such as the literary critic Anne Donnellan (1700-1762), also participated frequently in sociable gatherings. Their letters reveal their thoughts about eighteenth-century Dublin, urban sociability, and their emerging sense of Irishness.
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Lorenzo Rustighi, Universidad de Buenos Aires » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Entrer en ville.
Pratiques citadines au prisme de la mobilité du travail au XVIIIe siècle français
Ce projet propose d’analyser une série de processus de construction de l’espace citadin et de la vie urbaine au XVIIIe siècle à travers la question du travail et de ses mécanismes de mobilité. Il s’agira en particulier d’argumenter l’hypothèse selon laquelle un aspect extrêmement significatif des sociabilités et des pratiques civiques qui ont concouru à configurer le terrain de la citoyenneté est représenté par les modalités d’accès, d’appropriation et d’habitation des villes qui peuvent être saisies à partir de l’étude des formes d’organisation du travail, autant de la part des institutions politiques que de la part des métiers et des luttes ouvrières. L’enjeu de la citoyenneté au siècle des Lumières consistera donc ici dans la possibilité de l’observer du point de vue des conflits qui ont investi un monde urbain profondément en dispute et en devenir, à la croisée d’archives hétérogènes : juridiques, judiciaires, urbanistiques, policiers, sécuritaires, économiques, corporatifs, syndicaux, mais aussi philosophiques et littéraires. Le thème du travail nous permettra de nous faire charge d’une telle perspective de manière particulièrement efficace. Je focaliserai surtout l’attention sur les complexes et parfois contradictoires relations entre mobilisation et fixation ou bridage des travailleurs, par rapport aux « dedans » et aux « dehors » de la ville.
La question sera explorée à travers les points thématiques suivants :
1) L’accès aux villes
2) Le gouvernement des migrations
3) Corporations et mobilité
4) Identification et bridage
5) La critique de l’urbanisation
[/vc_toggle] [vc_toggle title= »Table ronde La Révolution sur scène : théâtre et citoyens » open= »false » width= »1/1″ el_position= »first last »]
[/vc_toggle]
PROGRAMME
[/vc_column_text] [vc_tabs type= »standard » width= »1/1″ el_position= »first last »] [vc_tab title= »Lundi, 11 septembre »] [vc_column_text pb_margin_bottom= »no » pb_border_bottom= »no » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Musée Marguerite-Bourgeoys (Salle de la mer)
Les arts, les lettres et la fabrique de la nation
—
9h00-10h30 : Accueil des participants
Présidence : Peggy Davis (UQAM)
10h30-12h00 : Allison Leigh (Etats-Unis), « Hybrid Allegiances : Nationalist Rhetoric and Occidentalist Longing in Eighteeth-Century Russian Painting »
12h00-14h00 : Lunch
14h00-15h30 : Amy Prendergast (Irlande), « Citizenship, Sociability and the Female Self »
15h30-17h00 : Adrian Almoguera (Espagne), « Le reflet des Lumières dans l’empire du soleil : le renouveau de la pensée urbaine espagnole et son influence sur le développement de la ville-capitale en Amérique hispanique pendant le XVIIIe siècle »
17h00-19h00 : Cocktail de bienvenue
[/vc_column_text] [/vc_tab] [vc_tab title= »Mardi, 12 septembre »] [vc_column_text pb_margin_bottom= »no » pb_border_bottom= »no » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Musée du Château Ramezay (Salle de Nantes)
Les pratiques citadines
—
Présidence : Marc André Bernier (UQTR)
9h00-10h30 : Julien Puget (France), « Que dit l’impôt sur la construction de la citoyenneté urbaine? »
10h30-12h00 : Lorenzo Rustighi (Italie), « Entrer en ville. Pratiques citadines au prisme de la mobilité du travail au XVIIIe siècle français »
12h00-14h00 : Lunch
14h00-15h30 : Ilhem Belkhala (Tunisie), « Cité rétivienne et citoyenneté perdue des prostituées »
15h30-17h00 : Mise en route de l’édition des actes chez Honoré Champion.
[/vc_column_text] [/vc_tab] [vc_tab title= »Mercredi, 13 septembre »] [vc_column_text pb_margin_bottom= »no » pb_border_bottom= »no » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Musée du Château Ramezay (Salle de Nantes)
La presse
—
Présidence : Fiona Ritchie (McGill)
9h00-10h30 : Theresa Schön (Allemagne), « Observation and Appropriation : Negotiating Sociability in The Tatler and The Spectator »
10h30-12h00 : Niccolò Valmori (EHESS), « Private Interests in the Public Sphere : Finance and Politics in Britain and France at the End of the Eighteenth Century»
12h00-14h00 : Lunch
14h00-15h30 : Nigel Ritchie (Grande-Bretagne), « Jean-Paul Marat versus the ‘Public Sphere’: A Case Study »
15h30-16h00 : Pause
16h00-16h30 : Lise Andriès, « Penser les Lumières citoyennes : Robert Darnton, la SIEDS et l’invention d’une nouvelle République des Lettres »
16h30-17h30 : Conférence plénière de Robert Darnton, « Censors at Work : A Comparative History »
19h00-21h00 : Visite commentée par Diane Charbonneau de l’exposition « Révolution » au MBAM
[/vc_column_text] [/vc_tab] [vc_tab title= »Jeudi, 14 septembre »] [vc_column_text pb_margin_bottom= »no » pb_border_bottom= »no » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Musée Stewart (Pompadour)
La citoyenneté en débat
—
Présidence : Lise Andries (CNRS – Présidente de la SIEDS)
9h00-10h30 : Marco Menin (Italie), « Aux larmes, citoyens! La valeur politique de l’émotion théâtrale dans le débat des philosophes, 1757-1773 »
10h30-12h00 : Kerstin Pahl (Allemagne), « Virtue is Our Daily Bread. The English Citizen’s Taste »
12h00-14h00 : Lunch
14h00-15h30 : Kim Nguyen (France), « Civic Virtue in Adam Ferguson’s Moral Philosophy »
15h30-17h00 : Table ronde La Révolution sur scène : théâtre et citoyens animée par Jean-François Nadeau, avec Guillaume Mazeau, historien; Pauline Susini, metteure en scène ; Geneviève Rochette, comédienne ; Dominique Leduc, comédienne ; et Véronique Côté, comédienne.
[/vc_column_text] [/vc_tab] [vc_tab title= »Vendredi, 15 septembre »] [vc_column_text pb_margin_bottom= »no » pb_border_bottom= »no » width= »1/1″ el_position= »first last »]
Musée Stewart (Pompadour)
Le droit
—
Présidence : Pascal Bastien (UQAM)
9h00-10h30 : Adrian Wyssbrod (Suisse), « Les Neuchâtelois face à la codification, citoyens ou sujets du roi de Prusse?»
10h30-12h00 : Vincent Fontana (Suisse), « Une magistrature citoyenne face aux crises révolutionnaires : acteurs et pratiques de l’enquête pénale sous la Révolution genevoise, 1790-1798 »
12h00-14h00 : Lunch
14h00-15h30 : Julie Doyon (France), Familles, individus, citoyenneté dans la culture pénale au siècle des Lumières
15h30-16h00 : pause
16h00-17h00 : Bilan du séminaire : réflexions conclusives du comité d’organisation
[/vc_column_text] [/vc_tab] [/vc_tabs]