Les projets
en cours
des membres
du GRHS
—
Ce projet est dirigé par
Benjamin Deruelle (UQAM)
Le projet Criminalité et justice militaire dans la France de la première modernité (ca. 1494 – ca.1559) s’attache à un aspect méconnu de l’histoire de la guerre à l’époque moderne. Il propose de comprendre dans quelle mesure et selon quelles modalités les représentations sociales des crimes et des délits militaires, ainsi que les mécanismes mis en œuvre pour les réguler, peuvent à la fois contribuer et freiner l’avènement de la modernité politique et militaire. Un tel travail réclame une étude des cadres normatifs de la régulation de la criminalité militaire, du système juridique et judiciaire et de son fonctionnement réel, et des conséquences sociales et politiques de son élaboration et de son fonctionnement. Ensemble, ces éléments contribuent à faire naître, à l’époque moderne, une nouvelle catégorie sociale, celle des militaires partageant les mêmes droits et devoirs dans une société fondée pourtant sur l’inégalité et le privilège. Il se retrouve donc au cœur des tensions issues des transformations sociales, politiques, culturelles et militaires qui traversent la première modernité.
Ce projet propose de remédier à un manque historiographique par une étude culturelle, sociale et politique de la criminalité et de la justice de la guerre à partir de l’exemple du royaume de France. Celui-ci offre en effet un cas d’étude intéressant dans la mesure où il s’agit d’une des grandes puissances européennes tant par le nombre de ses habitants, par l’importance de ses armées, et par son rôle majeur dans les guerres qui marquent le début de l’époque moderne.