Les projets
en cours
des membres
du GRHS
—
Ce projet réunit
Sophie Abdela (Sherbrooke),
Jean-Pierre Le Glaunec (Université de Sherbrooke),
Léon Robichaud (Université de Sherbrooke),
Pascal Bastien (UQAM),
Benjamin Deruelle (UQAM),
Alexandre Dubé (UQAC),
et Marie Houllemare (Université de Genève).
Ce projet de recherche vise à élaborer une réflexion sur les multiples significations de la résistance en histoire. Terme à la fois usuel et usité, la « résistance » demeure néanmoins conceptuellement difficile à appréhender : ses contours sont flous, ses acteurs sont bigarrés, ses formes sont multiples. De la mutinerie à la révolte, des chants folkloriques aux différentes mises en scène culturelles, des désapprobations silencieuses aux froncements de sourcils, les résistances sont partout et donc, nulle part. Il s’agit, avec le présent projet, de tenter de mieux cerner les différentes manifestations de la résistance afin de la rendre opératoire. À cet égard, ce projet entretient plusieurs objectifs :
- Varier les laboratoires : des émeutiers parisiens aux soldats italiens en mutinerie, en passant par les personnes esclaves en Louisiane, les chercheurs et chercheuses du projet se penchent sur des situations, contextes et espaces très différents. Chacun de ces laboratoires permet de tester la valeur du concept même de « résistance » comme outil de travail et d’analyse en histoire (politique, sociale, culturelle). Il s’agit de voir ce que peuvent avoir en commun ces différents cas de résistance afin de mieux comprendre le phénomène, sa valeur heuristique et en faire ressortir les dénominateurs communs;
- Cerner un lexique : le projet mène aussi à une réflexion autour des mots employés pour signifier la résistance dans différents contextes afin de les comparer. Il s’agit ici d’explorer la polysémie qui règne autour du concept et de mieux cibler les distinctions entre les différents termes, leurs contextes d’utilisation, leurs subtilités, les acteurs qui les emploient, etc.;
- Miser sur les sources : en variant tant les laboratoires que le lexique, le fondement du projet réside dans une analyse poussée et détaillée des sources de l’époque moderne. Procédures judiciaires et policières, correspondances, rapports administratifs, récits de commentateurs sont tous des sources émanant de différentes formes du pouvoir. Elles mettent en scène des rapports de force et offrent une certaine lecture des événements qui fait toujours état d’une prise de position. Néanmoins, ces archives laissent percer des stratégies, des tactiques, des comportements et des visions du monde qui vont au-delà du seul point de vue du pouvoir. Le projet vise donc à pénétrer ces rapports de force en portant une attention non seulement au discours des autorités, mais aux détails des événements : acteurs, gestes, paroles, objets, corps, lieux et moments sont autant de voies d’accès vers une meilleure compréhension des diverses significations de la résistance.