Les projets
en cours
des membres
du GRHS
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Ce projet est coordonné par
Lyse Roy (UQAM),
et Peggy Davis (UQAM)
avec pour collaborateurs, collaboratrices:
Lucie Desjardins (UQAM)
Jean-Philippe Garneau (UQAM)
Pierre-Olivier Ouellet (UQAM)
Stéphane Roy (Carleton University)
Maude Vanhaelen (UQAM)
Alban Berson, cartothécaire (BAnQ)
Eric Bouchard, bibliothécaire (Livres rares, Université de Montréal)
Hugues Ouellet, bibliothécaire (Centre des livres rares, UQAM)
Isabelle Robitaille, bibliothécaire (BAnQ)
Doctorant.e.s:
Antoine Champigny (UQAM et Université de Lyon)
Marjorie Charbonneau (UQAM)
Andréanne Martel (UQAM)
Camille Payeur (UQAM)
Marie-Lise Poirier (UQAM)
Ce projet de recherche interdisciplinaire étudie les récits de voyages illustrés dans une perspective globale, tenant compte de l’aspect matériel, littéraire et culturel, en abordant plus spécifiquement la problématique de leur réception et de leur lectorat, sur un temps long, dans l’Europe de l’Ancien Régime et le Québec du 19e siècle. À partir d’un corpus varié de 229 récits de voyages illustrés des 17e et 18e siècles, conservés dans les collections des livres rares de l’UQAM, de l’Université de Montréal, de l’Université McGill, du musée McCord et de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), nous entendons analyser les différentes formes d’appropriation des discours, générés par le texte et l’image, afin de mieux comprendre leur réception à travers le temps et dans des espaces variés.
Le marché du récit de voyage connaît un essor certain à partir du 17e siècle et l’enthousiasme du public pour ces ouvrages est alimenté par les agents responsables de leur production. Aussi de multiples stratégies commerciales sont-elles mises en œuvre afin d’en augmenter l’attrait, y compris l’insertion de cartes et de gravures. Si l’historiographie atteste de cet engouement partout en Occident, l’histoire de leur réception, c’est-à-dire des différentes manières dont ces récits sont interprétés et réappropriés, et de leur lectorat reste encore à faire. Le contenu des récits de voyages et leurs auteurs et autrices ont été abondamment étudiés, mais nous en savons peu sur leur réception (au-delà des indicateurs de base que sont les traductions et les rééditions) ou sur le lectorat de cette littérature et sa manière de lire. Le projet de recherche s’articule autour de 3 axes principaux.
1) La matérialité même du livre qui révèle un protocole de lecture, des modes d’appropriation et des pratiques de lecture. Les mise en page, mise en texte et mise en image seront scrupuleusement analysées afin de mettre au jour les manières de lire. L’analyse matérielle du livre implique également de prendre en considérations les marginalia manuscrits, ainsi que les marques de possession et toutes les interventions des lecteurs et lectrices sur le livre comme autant d’indicateurs de leurs multiples appropriations.
2) Le discours porté sur les récits de voyage à partir de sources narratives (journaux littéraires, Mémoires, correspondances, diaires) qui traduisent autant de lectures singulières. Cette documentation permettra d’évaluer les goûts du lectorat, de confronter la subjectivité de cette lecture aux indicateurs bibliographiques du succès commercial de l’ouvrage ainsi que d’analyser les expériences de lecture personnelles.
3) La circulation des ouvrages du corpus, c’est-à-dire le voyage entrepris par les livres eux-mêmes, qui s’amorce en Europe et se termine dans les collections des institutions montréalaises. Nous entendons faire une étude de cas à partir de l’expérience d’un bibliophile, collectionneur et lecteur de récits de voyage, l’abbé Hospice Anthelme Verreau (1828-1901), personnage marquant de l’histoire culturelle du Québec dont la correspondance le place au cœur d’un réseau de courtiers et de bibliophiles qui lui permettent de faire l’acquisition de livres anciens.
Le projet, soutenu par une subvention Savoir du CRSH (2022-2027), repose sur une approche pluridisciplinaire qui permettra d’aborder les récits de voyage dans leur globalité et assurera une contribution à l’avancement des connaissances en histoire culturelle de l’Ancien Régime et du Québec du 19e siècle, permettra une compréhension nouvelle de la réception des récits de voyage dans des temps différés et selon une approche par le genre (gender). Son originalité repose également sur la large part faite à l’analyse des gravures et des cartes. En outre, il assurera une valorisation du patrimoine livresque des collections québécoises. Plusieurs activités de diffusion et de mise en valeur du corpus et des résultats de la recherche seront déployées dont des colloques, séminaires, ateliers, site web, webdocumentaires, expositions, publications scientifiques, un catalogue en ligne, qui permettront de rejoindre un large public.