La citoyenneté est un thème à la mode et nombreux sont les congrès, colloques, centres ou chaires de recherche, en sciences politiques, en droit, en philosophie et en histoire, à avoir usé du mot pour parler de la vie politique en lien avec la démocratie. Sans nier l’importance de ces apports, nous entendons toutefois nous en démarquer. Dans cette rencontre, la citoyenneté ne sera pas abordée pour elle-même, mais dans sa relation avec la communauté, là où justement elle devient le plus opératoire et où sa dimension historique lui donne tout son sens.
Abondamment présente dans l’histoire, la communauté a jadis servi à caractériser la société médiévale face à la société moderne qu’on disait plus tournée vers l’individu que vers elle. Du 16e au 18e siècle, les corps et communautés ont structuré le fonctionnement de la société et leur suppression au moment de la Révolution française a été associée à l’abolition des privilèges, ouvrant ainsi une nouvelle ère politique dont les principes d’institution et les voies de transmission méritent une attention spécifique plus grande que celle jusqu’ici accordée. L’un de nos objectifs, qui constituera l’un des apports scientifiques significatifs de notre événement, est de montrer comment la communauté et la vie politique se renseignent mutuellement pendant la période qui s’étend du Moyen Âge à nos jours et modulent la citoyenneté, comprise comme la participation active à la vie politique, que le système soit démocratique ou monarchique.
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