Les 4 et 5 mai 2023
Atelier de lecture
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Dans le cadre d’un programme de recherche subventionné par le CRSH sur la Fabrique des temps reculés à l’Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres (1701-1793), cet atelier de lecture aura pour fonction de fournir aux chercheurs un lieu de réflexion sur les travaux des académiciens pendant cette période, dans les domaines croisés de l’histoire ancienne, de la philologie, de l’épigraphie, de la numismatique, de l’archéologie et de l’histoire de l’art, qui tous ont contribué à l’élaboration de savoirs sur le passé lointain, sur l’origine des nations, voire sur les temps obscurs qu’on nommera plus tard préhistoire. En effet, si elle n’avait au départ pour mandat que l’élaboration des devises et des inscriptions à la gloire du monarque, l’Académie reçut en 1701 un nouveau règlement qui fixait sa mission en l’élargissant. Composée de quarante membres, elle devint rapidement une véritable académie de l’histoire, liée aussi bien à l’Académie française, dont elle émanait, qu’à l’Académie des sciences, avec laquelle elle tenait semestriellement des séances conjointes.
Or l’étendue du passé cesse progressivement à cette époque de correspondre aux balises imposées par la Bible, à la suite de leur mise en question par les philologues, les philosophes et les scientifiques, et de leur confrontation avec celles de civilisations anciennes et différentes, que les missions étrangères et les voyages rendent désormais accessibles. Face aux récits hébreux, grecs et latins, frappés d’incertitude sur ce point, des sources alternatives apparaissent sur lesquelles se penchent les gens de lettres : tables astronomiques, ruines monumentales, fossiles, qui ont contribué à l’émancipation du cadre naguère contraignant de la tradition occidentale. Nous espérons que cet atelier permettra un véritable dialogue interdisciplinaire, à l’image des séances de l’Académie elle-même, mettant aux prises des pensées, des méthodes, des objets et des habitudes à la fois distincts et complémentaires.
Programme préliminaire ___
9h30 : Mot de bienvenue
10h00 : Pascal Bastien (UQAM), Réflexions sur les historiens françois et sur les qualités nécessaires pour composer l’histoire (1755), de René Louis de Voyer de Paulmy, marquis d’Argenson
11h00 : Marc André Bernier (UQTR) : Remarques sur les Nouveaux essais de critique sur la fidélité de l’Histoire (1724) de Lévesque de Pouilly
12h00 : Frédéric Charbonneau (McGill), Observations sur la Cyropédie de Xénophon (1714-1715), première et seconde partie, de Nicolas Fréret
13h00 : Lunch
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10h00 : Philippe Robichaud (Sorbonne Université), Réflexions sur la « Dissertation où l’on fait voir que les merveilleux effets attribués à la musique des Anciens, ne prouvent point qu’elle fût aussi parfaite que la nôtre » (1718) de Pierre-Jean Burette.
11h00 : Mathide Vallières (McGill) : Le tableau comme dispositif intermédial dans les Tableaux tirés de l’Illiade, de l’Odyssée d’Homère et de l’Énéide de Virgile (1757) du comte de Caylus
12h00 : Lunch
13h15 : Jean Revez (UQAM) : Le Mémoire dans lequel on prouve que les Chinois sont une colonie égyptienne (1760) de Charles-Joseph de Guignes
14h15 : Marie-Adeline Le Guennec (UQAM), Construction des savoirs antiquaires et genèse de l’archéologie moderne à l‘Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres. L’exemple du mémoire « Sur un moyen d’incorporer la couleur dans le marbre et de fixer le trait » du comte de Caylus (27 avril 1759)
15h15 : Bilan
N-8150, pavillon de l’Éducation,
UQAM