Depuis au moins 40 ans, l’espace public canadien est déchiré par deux récits contradictoires au sujet des conditions de vie des détenus : une vision conservatrice et sécuritaire dénonce les privilèges dont profiteraient les condamnés au pénitencier, jouissant d’un toit, de repas et de téléviseurs gratuits ; alors qu’une autre vision, plus progressiste, s’inquiète des problèmes criants d’hygiène, de santé mentale et d’abus qui infectent le quotidien carcéral. La Protectrice du citoyen du Québec dénonce, dans son rapport 2017-2018, la surpopulation des prisons qui augmente les risques de violence et met en danger la sécurité des détenus (Rapport annuel d’activités, 2018). Plus récemment, avec la crise sanitaire de la Covid-19, on a rapidement interrogé l’abandon dont souffrent les détenus, au Canada et ailleurs dans le monde, conduisant la Ligue des droits et libertés, l’Association des avocats et avocates en droit carcéral du Québec et Solidarité sans frontières à régulièrement interpeler les autorités provinciales et fédérales à ce sujet.
0 Avis